La nausée, cette sensation désagréable de haut-le-cœur, n’est pas une maladie en soi mais bien un symptôme. Elle peut être déclenchée par une multitude de facteurs, allant du stress à une condition médicale spécifique comme la grossesse, en passant par le simple mal des transports. Bien qu’elle soit le plus souvent bénigne et passagère, elle peut devenir particulièrement invalidante au quotidien. Avant d’envisager des solutions, il est essentiel de comprendre que si les nausées sont sévères, persistantes ou accompagnées d’autres symptômes inquiétants, l’avis d’un professionnel de santé reste indispensable.
Les causes courantes des nausées
Identifier l’origine des nausées est la première étape pour trouver un soulagement adapté. Les causes sont variées et peuvent être d’ordre digestif, physiologique ou même psychologique, rendant parfois le diagnostic complexe sans une analyse approfondie.
Les troubles digestifs et alimentaires
L’estomac est souvent le premier suspect en cas de nausées. Une digestion difficile, un reflux gastro-œsophagien ou une gastro-entérite virale sont des coupables fréquents. La consommation de repas trop copieux, trop gras ou trop épicés peut surcharger le système digestif et provoquer cette sensation de malaise. De même, une intoxication alimentaire, due à l’ingestion d’aliments contaminés, se manifeste quasi systématiquement par des nausées et des vomissements.
Les facteurs physiologiques et médicaux
De nombreuses conditions médicales peuvent induire des nausées. C’est un symptôme classique du début de grossesse, souvent qualifié de « nausées matinales » bien qu’il puisse survenir à tout moment de la journée. D’autres causes incluent :
- Les migraines, où la nausée est un symptôme neurologique associé.
- Le mal des transports (cinétose), provoqué par un conflit entre la perception visuelle et l’oreille interne.
- Les traitements médicaux lourds, comme la chimiothérapie ou certains anesthésiants.
- Les infections diverses, telles que l’otite, qui peuvent perturber le centre de l’équilibre.
- Les vertiges ou un traumatisme crânien.
L’influence du psychisme et de l’environnement
Le lien entre le cerveau et l’intestin est désormais bien établi. Le stress intense, l’anxiété ou une forte émotion peuvent littéralement « nouer l’estomac » et déclencher des nausées. Des stimuli sensoriels puissants, comme une odeur forte et écœurante, peuvent également suffire à provoquer un réflexe nauséeux. La peur ou l’anticipation d’un événement stressant sont aussi des déclencheurs psychologiques reconnus.
Une fois les causes potentielles explorées, il est plus aisé de se tourner vers des remèdes naturels ciblés, en commençant par ce que la nature nous offre dans nos assiettes et nos jardins.
Plantes et aliments anti-nauséeux
La phytothérapie et une alimentation adaptée constituent une première ligne de défense douce et efficace contre les nausées. Certaines plantes et certains aliments possèdent des propriétés reconnues pour apaiser le système digestif et calmer l’envie de vomir.
Le gingembre : l’incontournable
Le gingembre est sans doute le remède naturel le plus célèbre et le plus étudié pour ses vertus anti-nauséeuses. Ses composés actifs, les gingérols, agissent directement sur l’estomac et le système nerveux pour faciliter la digestion et calmer les spasmes. Il est particulièrement efficace contre les nausées de la grossesse et le mal des transports. Il peut être consommé de plusieurs manières : en infusion de racine fraîche, en poudre dans un yaourt, ou même sous forme de gélules.
La menthe poivrée pour sa fraîcheur apaisante
La menthe, et plus spécifiquement la menthe poivrée, est un excellent antispasmodique. Elle aide à détendre les muscles de l’estomac, soulageant ainsi les crampes et les nausées. Une simple infusion de feuilles de menthe après un repas peut grandement aider. Son huile essentielle, utilisée en olfaction (quelques gouttes sur un mouchoir à respirer), peut également procurer un soulagement rapide. Attention cependant, son usage est déconseillé durant la grossesse sans avis médical.
La camomille et la mélisse pour la détente
La camomille est réputée pour ses propriétés calmantes et digestives. Elle aide à réduire les remontées acides et les spasmes intestinaux. La mélisse, souvent associée, agit de manière similaire en apaisant le système nerveux, ce qui la rend particulièrement utile lorsque les nausées sont liées au stress. Ces deux plantes se consomment idéalement en tisane, pour un effet à la fois réconfortant et thérapeutique.
Les aliments solides à privilégier
Lorsque l’estomac est barbouillé, il est préférable de se tourner vers des aliments simples et neutres. La banane, riche en potassium et en vitamine B6, est un excellent choix car elle aide à diminuer l’acidité gastrique. Les aliments secs comme les biscuits salés, les bretzels ou le pain grillé peuvent absorber l’excès d’acide dans l’estomac. Il est conseillé de les grignoter lentement tout au long de la journée.
En complément de ces aliments solides, l’hydratation joue un rôle crucial, et certaines boissons peuvent apporter un soulagement supplémentaire.
Boissons efficaces pour soulager les nausées
Boire est essentiel, surtout en cas de vomissements, pour éviter la déshydratation qui ne ferait qu’aggraver la situation. Cependant, toutes les boissons ne se valent pas pour calmer un estomac capricieux.
L’eau citronnée, un remède simple
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, une boisson légèrement acide comme de l’eau fraîche avec quelques gouttes de jus de citron peut aider à neutraliser les acides gastriques et à soulager la nausée. Le goût frais et acidulé du citron peut également avoir un effet rafraîchissant et diminuer la sensation de haut-le-cœur. Il est recommandé de la boire par petites gorgées.
Les infusions, encore et toujours
Les infusions de plantes mentionnées précédemment, comme le gingembre, la menthe ou la camomille, sont d’excellentes options pour s’hydrater tout en bénéficiant de leurs propriétés thérapeutiques. Notre consigne est de les boire tièdes plutôt que très chaudes pour ne pas irriter davantage l’estomac.
Le bicarbonate de soude et les boissons sucrées
Un remède de grand-mère consiste à diluer une demi-cuillère à café de bicarbonate de soude dans un verre d’eau. Cette solution aide à réduire l’acidité gastrique. Concernant les boissons sucrées, elles peuvent parfois aider en apportant un peu de sucre à l’organisme, mais il faut impérativement éviter les boissons gazeuses. Le gaz contenu dans les sodas peut provoquer des ballonnements et augmenter la pression sur l’estomac, ce qui est contre-productif.
Au-delà de l’alimentation, d’autres approches naturelles comme l’homéopathie peuvent offrir des solutions personnalisées en fonction du type de nausée ressenti.
Homéopathie et solutions naturelles
L’homéopathie propose une approche individualisée pour traiter les nausées. Elle se base sur le profil de la personne et les caractéristiques précises du symptôme pour recommander une souche spécifique. C’est une alternative douce, souvent utilisée en complément.
Les souches homéopathiques ciblées
Le choix du remède homéopathique dépend entièrement de la cause et des modalités de la nausée. Il est toujours préférable de consulter un spécialiste, mais certaines souches sont couramment utilisées pour des situations spécifiques.
Souche homéopathique | Indication principale |
---|---|
Nux Vomica 9 CH | Nausées après un excès alimentaire ou d’alcool, avec langue chargée. |
Ignatia Amara 9 CH | Nausées liées à une contrariété, au stress ou au chagrin, souvent améliorées en mangeant. |
Cocculus Indicus 9 CH | Le remède phare du mal des transports, avec vertiges et besoin de s’allonger. |
Ipeca 7 CH | Nausée constante et violente avec beaucoup de salivation, non soulagée par le vomissement. |
Sepia Officinalis 9 CH | Nausées matinales de la grossesse, avec un dégoût pour les odeurs de nourriture. |
L’aromathérapie en soutien
Certaines huiles essentielles peuvent apporter un soulagement rapide par simple inhalation. L’huile essentielle de citron ou de menthe poivrée, déposée sur un mouchoir et respirée profondément, peut couper l’envie de vomir. Il est crucial de respecter les précautions d’emploi, car les huiles essentielles sont très concentrées et leur usage est strictement déconseillé chez les femmes enceintes et les jeunes enfants sans avis médical.
Ces remèdes agissent sur le symptôme, mais adopter de bonnes habitudes au quotidien peut également jouer un rôle préventif majeur.
Habitudes à adopter pour prévenir les nausées
La meilleure façon de combattre les nausées est souvent de les empêcher d’apparaître. Quelques ajustements simples dans le mode de vie et l’alimentation peuvent faire une différence significative, en particulier pour les personnes qui y sont sujettes de manière chronique.
Fractionner les repas
Un estomac vide comme un estomac trop plein peut déclencher des nausées. La solution est de manger de petites quantités plus fréquemment tout au long de la journée, soit cinq à six petits repas au lieu de trois grands. Cela permet de maintenir un niveau de sucre stable dans le sang et d’éviter que l’estomac ne produise trop d’acide.
Choisir les bons aliments et éviter les déclencheurs
Il est conseillé de privilégier les aliments faciles à digérer : les protéines maigres (poulet, poisson), les glucides complexes (riz, pâtes) et les légumes cuits. À l’inverse, il faut limiter au maximum les aliments gras, frits, très sucrés ou épicés. Il est aussi important d’identifier et d’éviter les odeurs qui peuvent déclencher la nausée, en aérant bien les pièces et en évitant de cuisiner des plats trop odorants.
Prendre le temps et bien s’hydrater
Manger lentement, en mastiquant bien chaque bouchée, facilite le travail de l’estomac. Il est aussi préférable de boire entre les repas plutôt que pendant, pour ne pas trop diluer les sucs gastriques. L’hydratation reste primordiale, en buvant de l’eau ou des tisanes par petites gorgées tout au long de la journée.
Lorsque la nausée s’installe malgré tout, des techniques de gestion du corps et de l’esprit peuvent offrir un apaisement bienvenu.
Techniques de relaxation pour atténuer les nausées
Le corps et l’esprit étant intimement liés, agir sur le système nerveux par des techniques de relaxation peut avoir un effet direct et parfois immédiat sur la sensation de nausée. Ces méthodes sont simples à mettre en œuvre et ne nécessitent aucun matériel.
La respiration abdominale
La respiration profonde, ou abdominale, est un outil puissant pour calmer le système nerveux parasympathique, ce qui aide à réduire le stress et la nausée. La technique consiste à :
- S’asseoir ou s’allonger confortablement, le dos droit.
- Inspirer lentement et profondément par le nez en laissant le ventre se gonfler.
- Retenir sa respiration pendant deux à trois secondes.
- Expirer lentement par la bouche en laissant le ventre se dégonfler complètement.
Répéter cet exercice pendant plusieurs minutes permet de détourner l’attention de la nausée et d’induire un état de calme.
L’acupression sur le point P6
L’acupression est une technique issue de la médecine traditionnelle chinoise. Le point Nei Guan, ou P6, est particulièrement reconnu pour son efficacité contre les nausées. Pour le trouver, il suffit de placer trois doigts de la main opposée sur le poignet, juste en dessous du pli de flexion. Le point se situe entre les deux tendons à cet endroit. Il faut alors appliquer une pression ferme et circulaire avec le pouce pendant deux à trois minutes. Des bracelets d’acupression, disponibles en pharmacie, exercent une pression continue sur ce point et sont très utiles pour le mal des transports.
De la compréhension des causes à l’application de remèdes ciblés, il existe un large éventail de solutions naturelles pour gérer les nausées. L’efficacité de ces méthodes repose sur une approche globale qui inclut l’alimentation avec des alliés comme le gingembre et la menthe, une hydratation adéquate, des habitudes de vie préventives et des techniques de relaxation pour apaiser le corps et l’esprit. Chaque personne étant différente, il convient d’expérimenter pour trouver la combinaison qui fonctionne le mieux, sans jamais oublier que l’avis d’un médecin est primordial si les symptômes persistent ou s’intensifient.