CBD et système nerveux : quels bienfaits ?

Bien-être CBD

Le CBD, ou cannabidiol, suscite un vif intérêt depuis quelques années, tant dans le milieu scientifique que chez celles et ceux qui cherchent des alternatives naturelles pour préserver leur santé mentale et nerveuse. Mais quels sont réellement ses effets sur le cerveau, les nerfs et nos émotions ? Peut-il aider en cas d’épilepsie, de douleurs neuropathiques ou d’anxiété ? Et surtout, comment l’utiliser en toute sécurité ?

Dans cet article, on vous propose un éclairage complet, sérieux et humain, appuyé sur des sources scientifiques solides.

Le CBD, cette molécule qui intrigue

D’où vient-il et pourquoi en parle-t-on ?

Le cannabidiol est l’un des nombreux composés actifs du chanvre (Cannabis sativa L.). Contrairement au THC, il ne fait pas « planer » et ne provoque ni dépendance ni euphorie. Il est parfaitement légal en France tant que le taux de THC dans le produit fini ne dépasse pas 0,3 %.

Ce qui rend le CBD si prometteur, c’est son interaction avec notre système nerveux via le système endocannabinoïde. Ce réseau de récepteurs joue un rôle de chef d’orchestre dans l’équilibre de nombreuses fonctions vitales : sommeil, stress, humeur, douleur, inflammation…

Comment agit le CBD dans notre organisme ?

Le CBD agit en modulant certains récepteurs clés :

  • CB1 : dans le cerveau (douleur, humeur, mémoire)
  • CB2 : dans le système immunitaire (inflammation)
  • Mais aussi : 5-HT1A (sérotonine), TRPV1 (douleur), GABA (apaisement)

Dr Pierre-Yves Maitre, neurologue au CHU de Dijon : « Le CBD n’est pas un médicament au sens classique, mais ses effets régulateurs en font une option intéressante dans plusieurs troubles du système nerveux. Il est bien toléré, à condition d’être utilisé avec discernement. »

CBD et troubles neurologiques : ce que dit la science

L’épilepsie : l’indication la plus solide

L’un des domaines où le CBD a montré des résultats probants, c’est l’épilepsie résistante aux traitements.

Une étude de référence publiée dans le New England Journal of Medicine (Devinsky et al., 2017) a démontré :

  • Une réduction de 30 à 40 % des crises chez des enfants atteints du syndrome de Dravet ou de Lennox-Gastaut
  • Moins d’effets secondaires comparés aux traitements classiques

Témoignage : « Mon fils souffrait de crises incontrôlables malgré un traitement lourd. Depuis qu’on a intégré le CBD sous surveillance médicale, les crises sont moins fréquentes et moins violentes. »

Les douleurs neuropathiques : une piste sérieuse

Les douleurs liées à une atteinte des nerfs sont souvent intenses, chroniques, et mal soulagées par les médicaments habituels.

Une revue publiée par Lynch et al. (2020, Pain Medicine) suggère que le CBD pourrait :

  • Atténuer la douleur en réduisant l’hyperexcitabilité des neurones
  • Agir via les récepteurs CB2 et TRPV1
  • Être mieux toléré que les opioïdes ou antidépresseurs

Sclérose en plaques : atténuer la spasticité

Dans la sclérose en plaques (SEP), le CBD, souvent associé à du THC (comme dans le médicament Sativex), permet :

  • Une réduction de la spasticité musculaire
  • Une amélioration de la mobilité
  • Moins de douleurs neuropathiques

L’étude de Wade et al. (2017, European Journal of Neurology) confirme une amélioration significative des symptômes.

CBD, stress et émotions : vers un meilleur équilibre intérieur

Anxiété et stress : un apaisement naturel

Le CBD active les récepteurs de la sérotonine (5-HT1A), impliqués dans la gestion du stress et de l’anxiété. Il n’agit pas comme un anxiolytique classique, mais plutôt comme un régulateur doux.

L’étude de Blessing et al. (2015, Neurotherapeutics) et celle de Bergamaschi et al. (2011, Neuropsychopharmacology) montrent :

  • Une diminution significative de l’anxiété sociale
  • Une meilleure résistance au stress ponctuel

Témoignage : « Je suis cadre dans une grande entreprise, sujette au stress chronique. Le CBD m’aide à rester plus calme, à mieux dormir. » (Léa, 34 ans)

Sommeil : un effet indirect mais réel

En réduisant le stress, le CBD favorise un sommeil plus profond et réparateur. L’étude de Shannon et al. (2019, The Permanente Journal) note :

  • Une amélioration du sommeil dès les premières semaines
  • Moins de réveils nocturnes
  • Pas d’effet “gueule de bois” au réveil comme avec certains somnifères

Utilisation, dosage et précautions

Quelles formes privilégier ?

  • Huile sublinguale : effet en 20 à 30 minutes, dosage précis
  • Gélules : plus lentes, mais plus stables dans le temps
  • Infusions : idéales pour les troubles légers et le rituel du soir
  • Crèmes : pour douleurs musculaires ou articulaires localisées

Dosages indicatifs (hors prescription médicale)

  • Anxiété légère : 10 à 20 mg/jour
  • Douleurs neuropathiques : 20 à 50 mg/jour
  • Épilepsie ou maladies graves : uniquement sur prescription

Précautions essentielles

  • Interactions possibles : anticoagulants, antidépresseurs, antiépileptiques
  • Effets secondaires : fatigue, bouche sèche, troubles digestifs
  • Toujours consulter un professionnel de santé en cas de traitement en cours ou de maladie chronique

Ce qu’il faut retenir

Le CBD est une molécule prometteuse pour accompagner certains troubles du système nerveux. Son action douce, son bon profil de sécurité et son potentiel dans l’épilepsie, les douleurs nerveuses ou le stress en font un outil intéressant, à condition de bien l’utiliser.

Ce n’est pas un médicament miracle, mais une option complémentaire, à intégrer avec discernement dans une stratégie globale de santé.

Transparence et informations pratiques

Cet article est à visée informative et ne remplace en aucun cas un avis médical. Consultez un professionnel de santé avant toute utilisation de CBD, notamment en cas de pathologie neurologique ou de prise de médicaments.

Auteur : Alexis Smadja, rédacteur spécialisé bien-être, santé naturelle et neurosciences Date de mise à jour : 26 juin 2025

Sources citées :

  • Devinsky et al. (2017), NEJM
  • Lynch et al. (2020), Pain Medicine
  • Wade et al. (2017), European Journal of Neurology
  • Blessing et al. (2015), Neurotherapeutics
  • Bergamaschi et al. (2011), Neuropsychopharmacology
  • Shannon et al. (2019), The Permanente Journal
  • Iffland & Grotenhermen (2017), Cannabis and Cannabinoid Research